Eugénie Baccot est une photographe indépendante française. Son travail se situe à la frontière entre le photoreportage et la photographie d’auteur, et ses projets éditoriaux ont été publiés aussi bien dans la presse français qu’internationale (Libération, Washington Post, Days Japan…). Sa démarche photographique d’auteure à fort caractère narratif revendique une approche documentaire, hautement humaine des sujets auxquels elle se consacre.
Eugénie s’intéresse à l’homme dans son milieu. Elle réalise des voyages de reportages au cours desquels elle documente le quotidien de communautés peu conventionnelles ou alternatives, parfois en lien avec des questions identitaires et leurs représentations.
En 2018, elle est lauréate de la Health Journalism Grant accordée par le Centre européen de journalisme en partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates. En 2021, elle obtient une bourse de création de la photographie documentaire contemporaine du CNAP (Centre National des Arts Plastiques) avec le photographe Cyril Abad. Enfin, sa série Nsenene Paradise a reçu le prix Discovery Canon de l’International Women in Photo Association (IWPA) en 2022.
En 2022, l’Alliance découvre la IWPA, et décide d’organiser une exposition composée du travail de trois photographes membres de l’association : Myriam Firuzi, Manyatsa Monyamane et Eugénie Baccot. Pour appuyer la mise en avant de femmes photographes, une résidence artistique est organisée en collaboration avec la Key Art Gallery, située à Serrekunda, afin d’accueillir Eugénie Baccot durant un mois au sein de la maison Musa Ngum. Ce projet s’est décliné en deux composantes. D’une part, Eugénie Baccot a réalisé son propre photoreportage. Elle a choisi de s’interroger sur les Hakus et les Krios, communautés chrétiennes gambiennes, dont les membres résident pour la plupart à Banjul. Durant son séjour en Gambie, Eugénie a donc tenté de les comprendre au mieux, en les rencontrant, en assistant à plusieurs de leurs messes et surtout, en passant plusieurs journées à arpenter sous le soleil les rues de Banjul, à la recherche des traces du passé.
En parallèle de ce travail, Eugénie a profité de sa venue pour transmettre ses compétences et permettre d’apporter son expertise à cinq jeunes gambiens photographes amateurs et semi-professionnels. Durant quatre ateliers, organisés en partenariat avec la Key Art Gallery, les participants ont ainsi pu apprendre tant au niveau de la théorie photographique, que de la pratique, avec l’organisation de sorties sur le terrain et d’un travail de découverte de la retouche de photo, permis par la mise à disposition du matériel du Gambia Tech Project.
A l’issue de cette résidence, le vernissage de l’exposition IWPA a été organisé dans la galerie de l’Alliance Française de Banjul. Cela a été l’occasion pour Eugénie de dévoiler au public son travail sur les Hakus et Krios. Les cinq participants ont ensuite présenté les photos prises durant les ateliers.